Mardi 25 mai 2021, SMART JOB reçoit Pierre-René Lemas (Président, France Active)
France Active, la finance pour tous
Novateur dans son domaine, France Active accompagne et finance les entreprises de l’économie sociale et solidaire. Jusqu’avant la crise Covid, ce réseau a permis la création de 35 000 emplois dans 8 000 entreprises accompagnées.
Pierre-Réne Lemas, ancien Secrétaire Général de l’Elysée sous la présidence de François Hollande pendant deux ans, puis Directeur Général de la Caisse des Dépôts et aujourd’hui à la tête de France Active. Il est l’invité de Smart Job.
France Active, « C’est une fédération d’associations, 2 500 citoyens bénévoles qui nous accompagnent, qui regroupe 40 associations régionales. C’est aussi deux sociétés financières : une société de garantie et une société d’investissement. On est à la fois associatifs et financiers. C’est une hybridation improbable, qui marche depuis trente ans. » explique Pierre-René Lemas. Il poursuit « Le pari que l’on fait est le suivant : c’est de dire qu’on peut amener des gens très éloignés de l’activité de l’emploi, c’est-à-dire des gens en galère, pommés, ou en grande précarité. On peut les amener à une réinsertion sociale. Et nous faisons le pari de dire qu’à côté de la réinsertion par le salariat, il y a une réinsertion par la création d’entreprise. »
À la suite de la crise sanitaire, quel est le plan de relance pour France Active ? Evidemment, les créations d’entreprises ont baissé pendant le Covid. Jusque là, France Active accompagnait entre 7500 et 8000 entreprises par an. Le chiffre est tombé à 6000 l’an passé. « On a deux idées assez simples : la première étant de se remettre dans ce cycle vertueux qui est d’aider les porteurs de projets, les gens qui ont des idées à créer leur boîte. On a de l’ordre de 15000 demandes par an et on en prend la moitié. Et la deuxième idée est d’accompagner les entreprises d’économie sociale et solidaire : celles à vocation sociale, écolo, économie circulaire etc. L’idée, c’est de les accompagner maintenant, réellement.” et continue “Pour être concret, l’État a arrosé de liquidités, on a mis de la trésorerie gratuite partout et l’État accompagne aussi par le chômage partiel le maintien de l’activité, et on a sauvé des emplois par cette méthode. On pense que cela ne suffit pas pour les entreprises en général, parce que ce dont elles ont besoin, c’est de fonds propres, de capital. Il faut arrêter de les endetter et leur donner les moyens du rebond. »
En 2020, France Active a mobilisé une enveloppe de l’ordre de 410 millions d’euros pour accompagner, financer et investir. Ce ne sera peut être pas suffisant : Pierre-René Lemas fait part de son inquiétude “On est dans la même situation dans l’économie sociale que le reste de l’économie. C’est-à-dire qu’on a un certain nombre d’entreprises qui sont en survie artificielle. On ne va pas dire l’inverse : c’est une réalité.”
Pauline GRATELLE