Le débatSMART @WORKsam. 04/05/24

Samedi 4 mai 2024, SMART @WORK reçoit Évelyne Mercier (Directrice financière, Manutan France) , François-Gérard Bouy (Directeur financier, Labrador) et Marie-Hélène Pebayle (présidente, DFCG)


Bienvenue dans l’ère du DAF augmenté

Le mouvement est en marche. Les directions financières et les DSI se rapprochent. Assis sur une masse considérable de données stratégiques, le DAF fait de plus en plus appel à la technologie pour lui faire gagner du temps et lui permettre de se concentrer sur les tâches à forte valeur ajoutée.

Indissociables, les métiers administratifs et financiers à ceux de la technique et du digital ? Au sein du DFCG, le Réseau national des dirigeants financiers du privé et du public, « on a créé un groupe d’échange “transformation digitale” pour traiter de sujets comme l’IA, la dématérialisation ou encore la cybersécurité ». Pour Marie-Hélène Pebayle, présidente du réseau, ce groupe est même “stratégique” pour une profession obligée d’évoluer. Elle-même DAF chez Le Pain de Belledonne, boulanger/chocolatier bio, elle admet qu’il est « plus facile pour une DAF d’être dans une stratégie digitale si le business model de l’entreprise y est déjà ». Or, toutes les PME n’ont pas la fibre des start-up de la tech pour les évolutions technologiques.

« La digitalisation permet de grandir avec les besoins de l’entreprise »

« Quand on a commencé à le mettre en place, il y a eu des réticences », témoigne François-Gérard Bouy, DAF chez Labrador, spécialiste de la communication financière. Mais pour lui, « si on propose des outils efficaces, ergonomiques, bien adaptés, l’adoption est très rapide ». Et à en croire Evelyne Mercier, toute entreprise a intérêt à prendre le virage rapidement car « la digitalisation est devenue absolument nécessaire ». La directrice financière de Manutan France témoigne d’une optimisation des processus « impossible sans digitalisation, pour traiter le grand volume de clients. La digitalisation permet de grandir avec les besoins de l’entreprise. » François-Gérard Bouy confirme que lorsqu’une entreprise est en phase de croissance, voire d’hypercroissance, « le digital devient un enjeu-clé ».

Pour Evelyne Mercier, la digitalisation porte trois bénéfices principaux pour une direction financière. « Il y a la satisfaction de nos clients et collaborateurs, une DAF digitalisée, c'est toujours plus sympathique qu’un monde de papier. Pour la direction administrative et financière, cela permet aussi d’être plus robuste, fiable et rapide. »

DAF et IT, même combat

Le contre-point, c’est que « la DAF peut être prise pour cible de cyberattaques, face à des hackers de plus en plus perfectionnés », souligne Marie-Hélène Pebayle. « Nos métiers financiers évoluent très vite, nous sommes de plus en plus proches des métiers technos », s’enthousiasme Evelyne Mercier. « On est obligés de se renforcer en termes de compétences sur ces sujets ou de recruter des profils avec une forte appétence IT. Et sur certains sujets, on peut même être dans le co-leadership avec l’IT. » Nul besoin que les DAF deviennent des experts IT et cybersécurité selon Marie-Hélène Pebayle, mais « il faut qu’ils en comprennent les enjeux et puissent piloter cette gouvernance-là, car ils tiennent les cordons de la bourse ». Faut-il en avoir peur ou s’en enthousiasmer ? Pour Evelyne Mercier, ce qui compte, c’est de comprendre que l’on vit « un moment charnière ».