Lundi 26 juin 2023, SMART MORNING SOUMIER reçoit Philippe Marques (Partner Conseil Banque, Sopra Steria Next)
Sopra Steria Next : 5 questions à Philippe Marques, Partner conseil au sein du secteur bancaire
Sopra Steria Next est la marque de conseil en transformation digitale du Groupe Sopra Steria. Philippe Marques, Partner conseil au sein du secteur bancaire, nous partagera son expertise sur le rôle pivot des banques dans le processus de digitalisation des entreprises notamment sous l’impulsion de la réforme sur la facturation électronique.
Présentez-nous historiquement l’entreprise Sopra Steria en quelques mots ?
Notre entreprise est une pionnière française dans le domaine de la technologie et de la transformation digitale, fondée à la fin des années 60. Nous sommes un Groupe Européen et Indépendant, spécialisé dans la transformation des secteurs publiques et privés, et reconnus pour nos activités de conseil, de services numériques, de cybersécurité et d’édition de logiciels.
Sopra Steria Next est la marque de conseil en transformation digitale du Groupe Sopra Steria. Nos 3 400 consultants en Europe travaillent en proximité des décideurs des grandes entreprises et organisations, pour résoudre des problèmes de plus en plus complexes, dans une approche résolument collaborative, en combinant la connaissance des enjeux business et la puissance des nouvelles technologies.
Pourriez-vous commencer par nous expliquer comment la facturation électronique place les banques au cœur du processus de digitalisation des entreprises ?
Le passage à la facturation électronique est rendu obligatoire en France sur l’ensemble des factures B2B à partir de 2024 avec pour cible plus de 4 millions d’entreprises et plus de 2 milliards de factures par an. Il faut retenir que cette réforme est motivée par trois intentions principales : La première est de réduire l’impact environnemental de ce processus très consommateur de papier aujourd’hui encore. La deuxième est bien sûr de lutter contre la fraude à la TVA et d’augmenter ainsi les recettes de l’Etat. La troisième est de développer la compétitivité des entreprises et c’est là que les banques ont un rôle clé à jouer.
La facture électronique c’est une facture dématérialisée au contenu structuré, c’est-à-dire que ce n’est pas juste un fichier pdf que l’on peut envoyer par mail. Des solutions informatiques (logiciels, plateformes) sont à même de « fabriquer » ces factures et de les faire circuler. L’échange de factures au contenu structuré (aussi bien factures émises que reçues) doit en effet permettre d’introduire des optimisations et simplifier la vie des entreprises. Il s’agit donc d’une occasion intéressante, rare, de s’intégrer dans une chaine de valeur sur laquelle les banques sont peu présentes aujourd’hui. Les banques pourraient jouer un rôle clé pour aider les entreprises à mieux gérer leurs finances, mieux encaisser, mieux payer, mieux prévoir (trésorerie). Elles pourraient aussi mieux les conseiller sur des opportunités de financements par exemple (crédit, affacturage).
Quels sont, selon vous, les principaux défis que les banques doivent relever pour accompagner efficacement leurs clients dans la transition vers la facturation électronique ?
En premier lieu, il s’agit de bien comprendre et appréhender la complexité de la réforme et ses impacts concrets sur leurs clients. Nous voyons, maintenant que tout le monde se plonge sérieusement dans la réforme, que ce n’est pas si simple d’un point de vue métier. D’autant que le problème ne se pose pas de la même manière pour toutes les entreprises ne serait-ce que du fait de leur taille et du niveau de digitalisation de leurs processus financiers. Ensuite, les banques vont devoir adapter leur offre, en exploitant le potentiel des e-factures, avec une offre qui réconcilie les flux bancaires, les flux de paiements avec le flux de facturation et même à terme avec d’autres flux métier.
Il y a certainement aussi à lever les freins ou à rassurer les clients sur la confidentialité et l’exploitation des données : tous les clients ne seront pas nécessairement prêts à partager leurs données de gestion avec leur agent bancaire. Il faut donc tenir un discours de réassurance vis-à-vis du client mais aussi construire une offre où le client peut choisir ce qu’il compte partager ou non (« jusqu’où »).
Comment envisagez-vous l'impact de la facturation électronique sur les modèles d'affaires traditionnels des banques et sur leur relation avec les entreprises ?
C’est un impact avant tout positif car chacun a à y gagner. Les banques parce qu’elles ont une occasion majeure de renforcer la confiance de leurs clients, là où la confiance est clé dans cette industrie. Il s’agit donc, sur un marché « boosté » par la réforme, de se positionner comme un partenaire de confiance en accompagnant les entreprises dans la mise en œuvre des nouvelles exigences réglementaires, tout en s’adaptant à leur taille, à leurs spécificités et habitudes pour proposer des services à valeurs différenciants.
Il y a là aussi un enjeu de vitesse. En changeant d’échelle, en fédérant les start-up et notamment les fintechs, les industriels et l’écosystème bancaire français, les grandes banques sont en mesure de proposer des modèles innovants pour simplifier la digitalisation des entreprises. Toutefois le temps presse compte tenu de l’ouverture du marché à de nouveaux acteurs.
Les banques françaises ont peut-être aussi un rôle particulier à jouer dans le déploiement de cette réforme au niveau européen (qui devrait être abouti d’ici 2028), et ainsi aider l’ensemble des entreprises Européennes à tirer profit des atouts de la digitalisation tout en garantissant la protection et la souveraineté sur leurs données.
Dans le contexte de la facturation électronique, comment Sopra Steria Next aide les banques à se transformer et à se positionner en tant qu'acteurs clés de la digitalisation des entreprises ?
Sopra Steria intervient depuis plusieurs années sur la chaine de valeur de la facturation électronique. Nous avons eu un rôle important dans la construction de la plateforme de facturation publique (Chorus Pro) qui gère autour de 100 millions de factures par an. Et dans le cadre de la réforme B2B, tous nos métiers sont mobilisés. Nous accompagnons nos clients bancaires tant dans l’analyse d’impact de la réforme sur leurs processus financiers (auprès des DAF) que sur les impacts plus techniques sur leurs systèmes et aussi dans la création et la mise sur le marché de nouvelles offres de services. Nous accompagnons un grand acteur bancaire dans la construction de sa propre plateforme de dématérialisation.